ideas
percolating
drip drip dripping
from my brain
through my pen
to the page
drip drip dripping
through the permeable substance of my mind
then
a low rumbling
as the ideas flow faster now
as the page is filled with words
and the room is filled with the bitter-sweet smell
of poetry
7 déc. 2011
6 déc. 2011
Urgent besoin
Après une semaine et quelques jours de ma formation au centre des arts de Banff, je suis enfin prête à partager ce qui se passe en dedans de moi. Ce soir, on a eu l'occasion d'écouter parler, et de discuter un peu avec, une poétesse qui tire son inspiration des sciences. Alice Major, une auteure à découvrir pour moi. Après cette présentation stimulante, j'ai eu une discussion tout aussi stimulante autour du souper, avec d'autres auteurs. J'en suis sortie vibrante d'idées de sons et de rythmes. Alors, bien sûr j'ai écrit. Ce qui suit est un genre de condensé de ce que je retire de mon stage à Banff, jusqu'à maintenant (dire qu'il me reste encore plus d'une semaine et demie!)
Urgent besoin de créer
de dire de faire de penser
de dire de faire de penser
L’autre
Sortir de moi pour pénétrer l’inconnu
l’innommable l’intouchable
qui se trouve en nous
ce royaume de la peur qui nous habite
qui nous fait vibrer au fond des trippes.
l’innommable l’intouchable
qui se trouve en nous
ce royaume de la peur qui nous habite
qui nous fait vibrer au fond des trippes.
Faire un trip de mots de paroles qui flow
qui transportent vers d’autres rivages.
qui transportent vers d’autres rivages.
Besoin urgent de créer
de réinventer
de faire ce que je ne sais pas
ne sais plus faire.
de réinventer
de faire ce que je ne sais pas
ne sais plus faire.
Besoin urgent d’exister
par mes mots par mes gestes par mes désirs.
par mes mots par mes gestes par mes désirs.
Que mon soupir devienne buée
devienne masse d’air informe
devienne un souffle glacé qui prend forme
qui engendre un univers d’idées de pensées de poèmes que je crie sur le souffle
essoufflée épuisée jusqu’au bout du son.
devienne masse d’air informe
devienne un souffle glacé qui prend forme
qui engendre un univers d’idées de pensées de poèmes que je crie sur le souffle
essoufflée épuisée jusqu’au bout du son.
Exister
pour transmettre l’inconscience du monde
le verbe inconscient d’un geste trop grand
à peine crédible
à peine possible.
pour transmettre l’inconscience du monde
le verbe inconscient d’un geste trop grand
à peine crédible
à peine possible.
Vibrer des idées d’autrui
les faire siennes
et en même temps
se défaire de soi
enlever les artifices factices
où on se complet à jouer
sans vivre
sans vibrer.
les faire siennes
et en même temps
se défaire de soi
enlever les artifices factices
où on se complet à jouer
sans vivre
sans vibrer.
Éclater
d’un trop-plein de bonheur
une corde qui se tend jusqu’au bout jusqu’à briser
jusqu’à ne plus pouvoir en prendre
et se rendre compte qu’il en reste encore
qu’on peut toujours en faire moins
pour en dire plus.
d’un trop-plein de bonheur
une corde qui se tend jusqu’au bout jusqu’à briser
jusqu’à ne plus pouvoir en prendre
et se rendre compte qu’il en reste encore
qu’on peut toujours en faire moins
pour en dire plus.
Je suis cette corde ce ballon qui explose de bonheur
qui éclate qui n’en peut plus
qui a peur du trop-plein
qui craint la cassure.
qui éclate qui n’en peut plus
qui a peur du trop-plein
qui craint la cassure.
L’éponge qui absorbe jusqu’à satiété.
Jusqu’à ce que je dise
C’est assez.
Que je me referme sur moi-même comme une huitre blessée par
ce trop-plein de bonheur
qui prend un temps
qui prend un temps
un beat un
silence
pour ensuite
replonger dans la vague du bonheur créatif
pour ensuite
mieux vibrer
nourrie de mon silence.
replonger dans la vague du bonheur créatif
pour ensuite
mieux vibrer
nourrie de mon silence.
Besoin urgent de créer
de dire et de faire
du tangible
plus que ces mots qui se bousculent sur ma page
plus que ces mots qui culbutent dans ma tête.
de dire et de faire
du tangible
plus que ces mots qui se bousculent sur ma page
plus que ces mots qui culbutent dans ma tête.
Dans ma tête y a des images qui ne trouvent pas la sortie.
Dans ma tête y a des images qui ne savent pas où aller.
Alors les mots prennent la relève
ils débordent sur ma page sans vouloir arrêter
sans me donner de répit.
ils débordent sur ma page sans vouloir arrêter
sans me donner de répit.
Ils suivent mon souffle et quand je les dis j’y suis presque
presque
là où voudraient être mes images.
presque
là où voudraient être mes images.
Mais le besoin est toujours là
et je cherche encore mon exutoire
ma sortie de secours
pour que cette vibration de l’être
qui me remplit
qui me tient en otage
me laisse un peu respirer librement
me laisse dormir
me laisse vivre.
et je cherche encore mon exutoire
ma sortie de secours
pour que cette vibration de l’être
qui me remplit
qui me tient en otage
me laisse un peu respirer librement
me laisse dormir
me laisse vivre.
Et pourtant
c’est cette vibration de l’être
qui me rappelle
que je suis bien en vie.
c’est cette vibration de l’être
qui me rappelle
que je suis bien en vie.
18 nov. 2011
Des moments inspirants
Au cours des deux dernières semaines, j'ai eu la chance de travailler comme artiste invitée à une école secondaire du Sud de l'Ontario. J'y ai offert des cours de mouvement et d'acrobaties, et j'ai aussi aidé des élèves en 11e année à écrire des "récits identitaires". Pas toujours facile, pour des adolescents, de penser à leur identité. Surtout quand ils proviennent de familles parfois unilingues anglophones, et qu'ils vont à une école francophone, qui essaye de leur imprégner une fierté franco-ontarienne. On a beaucoup discuté de ce à quoi ils s'identifiaient, et, pour leur donner un exemple d'un "moment identitaire", j'ai partagé avec eux mon poème Bi, qui parle de mon identité bilingue, plutôt que simplement franco. Je ne me doutais pas de ce que je venais de commencer! J'ai été invitée à partager mon poème dans une classe de "Creative Writing", dans laquelle les élèves m'ont posé des questions sur mon processus d'écriture. Puis, les élèves ont été invités à écrire leurs propres réflexions sur leur identité par rapport à la langue française. Ces pensées vont se retrouver en murale dans l'école, autour de mon poème à moi! C'est très flatteur. Mais ce qui m'a touchée encore plus profondément, c'est de lire certains des mots écrits par les élèves. J'en partage deux avec vous, qui m'ont particulièrement émue. En fait, ils m'ont laissée sans mots, les larmes aux yeux et le corps frissonnant. J'espère que vous les apprécierez autant que moi. Je remercie tous les élèves qui m'ont inspirée, qui m'ont touchée, et qui m'ont donné envie de continuer à partager mon amour des mots et du théâtre.
Sans plus tarder, voici deux beaux textes qui ne sont pas de moi, mais de deux adolescents qui ont répondu à ma crise identitaire.
(un haiku)
Un jour je pourrai
Figure out the meaning of
"Franco-ontarien"
J'en tremble encore...
Mon coeur bat le français
but I breathe English
J'en vibre toujours. Merci.
Sans plus tarder, voici deux beaux textes qui ne sont pas de moi, mais de deux adolescents qui ont répondu à ma crise identitaire.
(un haiku)
Un jour je pourrai
Figure out the meaning of
"Franco-ontarien"
J'en tremble encore...
Mon coeur bat le français
but I breathe English
J'en vibre toujours. Merci.
13 nov. 2011
Des histoires
Y a des histoires qui se répètent
Y a des histoires qui se ressemblent
Y a des histoires qui doivent être racontées.
Et
Y a des histoires qu'on ne sait pas dire
Y a des histoires qu'on veut oublier
Y a des histoires qui ne se racontent pas.
Et
Ces histoires-là, elles se ramassent au fond d'un tiroir
Au fond de l'esprit d'un créateur frustré
D'un écrivain qui sent le manque
D'un auteur qui ne sait plus quoi dire
Ces histoires-là, elles blessent l'esprit du créateur frustré, de l'auteur en manque.
Elles amassent de la poussière et elles deviennent amères.
Ces histoires-là, plus on veut les oublier, plus elles font souffrir
Ces histoires-là ce sont celles qu'on devrait dire et redire jusqu'à ce qu'elles perdent de leur pouvoir.
Jusqu'à ce qu'elles ne se répètent plus jamais.
Jusqu'à ce qu'elles soient aussi présentes.
Aussi partagées.
Que les autres histoires.
Celles qu'on répète et qu'on redit.
Sans y penser.
Y a des histoires qui se ressemblent
Y a des histoires qui doivent être racontées.
Et
Y a des histoires qu'on ne sait pas dire
Y a des histoires qu'on veut oublier
Y a des histoires qui ne se racontent pas.
Et
Ces histoires-là, elles se ramassent au fond d'un tiroir
Au fond de l'esprit d'un créateur frustré
D'un écrivain qui sent le manque
D'un auteur qui ne sait plus quoi dire
Ces histoires-là, elles blessent l'esprit du créateur frustré, de l'auteur en manque.
Elles amassent de la poussière et elles deviennent amères.
Ces histoires-là, plus on veut les oublier, plus elles font souffrir
Ces histoires-là ce sont celles qu'on devrait dire et redire jusqu'à ce qu'elles perdent de leur pouvoir.
Jusqu'à ce qu'elles ne se répètent plus jamais.
Jusqu'à ce qu'elles soient aussi présentes.
Aussi partagées.
Que les autres histoires.
Celles qu'on répète et qu'on redit.
Sans y penser.
9 nov. 2011
Poésie automnale
Un petit poème, écrit pour un autre projet, qui n'en a pas voulu. Je peux donc le partager avec vous, chers lecteurs que je néglige quelque peu...
Assise dans le silence, j’écoute la forêt tomber
comme elle le fait depuis des siècles
comme elle continuera de le faire pour des siècles à venir
si on le lui permet.
comme elle le fait depuis des siècles
comme elle continuera de le faire pour des siècles à venir
si on le lui permet.
La forêt tombe
une branche une feuille à la fois
puis elle renaît
une pousse une graine à la fois.
une branche une feuille à la fois
puis elle renaît
une pousse une graine à la fois.
Assise dans le silence, j’écoute la forêt tomber
émerveillée par la nature qui m’entoure.
émerveillée par la nature qui m’entoure.
Un arbre pleure ses larmes dorées
et sur le ciel azur se découpe un nuage enflammé.
et sur le ciel azur se découpe un nuage enflammé.
Soudain, dans le silence de la forêt qui tombe
j’entends le cri d’un geai bleu
le croassement d’une corneille
et la course d’un écureuil curieux
derrière moi.
j’entends le cri d’un geai bleu
le croassement d’une corneille
et la course d’un écureuil curieux
derrière moi.
Immobile j’attends.
Il m’épie inquiet
et furtif.
Autour de nous, le vent fait chanter les branches
souffle les feuilles sèches sur le sol épineux
on dirait de la pluie.
souffle les feuilles sèches sur le sol épineux
on dirait de la pluie.
L’écureuil curieux n’a pas bougé.
Et puis, il se décide
avance à petits pas
silencieux
dans la forêt qui s’anime
dans la forêt qui tombe
autour de moi.
avance à petits pas
silencieux
dans la forêt qui s’anime
dans la forêt qui tombe
autour de moi.
Et l’écureuil curieux
qui connaît bien tous ces bruits
s’approche encore à petits pas
s’arrête à mes pieds
renifle indiscret.
qui connaît bien tous ces bruits
s’approche encore à petits pas
s’arrête à mes pieds
renifle indiscret.
Je retiens mon souffle
comme si j’étais moi-même un arbre
plus silencieuse que le vent qui d’une bourrasque fait danser les feuilles.
comme si j’étais moi-même un arbre
plus silencieuse que le vent qui d’une bourrasque fait danser les feuilles.
Curieuse à mon tour, je baisse les yeux sur l’écureuil
et le battement de mes paupières le fait fuir
effarouché.
et le battement de mes paupières le fait fuir
effarouché.
J’étire mes membres endoloris
Un moteur vrombi au loin
et la forêt se tait à nouveau
pour continuer de tomber
silencieusement.
et la forêt se tait à nouveau
pour continuer de tomber
silencieusement.
19 oct. 2011
Ode to Ogilvy's, a forgotten derelict
There's a building at the corner of Rideau and Nicholas streets
A building forgotten for almost twenty years
Almost two decades of oblivion
Almost twenty years ignored
And when you tell people about it
And when you mention it
most people don't remember seeing it this huge building on Rideau street
most people have forgotten it this beautiful building on Nicholas
And yet
over twenty years ago it was called Ogilvy's
And yet
one hundred years ago it was called Ogilvy's
one of Ottawa's first department stores
famous for its Tartan boxes
and high-end products.
But today it's empty
abandoned forgotten
today
it's just another empty building
and no one knows what to do with it
with its Heritage designation
with its beautiful architecture
with its large store-front windows - blacked-out.
And now it's sad and lonely
and ignored
like the many homeless vagrants who surround it
who walk by it every day
The ones we forget
The ones we've ignored
The ones who slowly disappear
Waiting for the ones in charge
to do something
to take charge
to take a stand
And meanwhile
this beautiful old building
sits and waits
and slowly fades away in our memory
and slowly loses its charm in our eyes
and slowly becomes another derelict
forgotten ignored
lost
in this beautiful capital of ours.
25 sept. 2011
In defence of my city
This poem has been a long time coming. It's born of frustration, and I hope others will answer my cry. Feel free to share.
Ok, so I don't live in a big Metropolis
So my city isn't a Big Smoke
or a Big Apple
ou une Ville Lumière
So it's just a Little Big City
So it's just a National Capital
a National Capital Region
So it's not a City That Never Sleeps.
So what? I like to sleep.
Pis, peut-être que ma ville
ne va pas vite vite vite
Pis, ça? J'aime bien prendre mon temps.
Pis peut-être qu'on n'a pas de métro
pas de grosse montagne au centre-ville.
Pis, ça? On a une immense patinoire
et un parc naturel au pas de la porte.
And we have bike trails criss-crossing the city
And a Parliament Hill
where we can celebrate or protest
or play soccer!
And maybe we've been called boring.
But that's only by people
who don't know where to look.
Because my city is vibrant
and alive
and beautiful.
You just have to give it a chance.
Parce que ma ville
ma petite grande ville
a une multitude de trésors cachés
qui n'attendent qu'à être découverts.
So, next time you call my city dull
or grey or boring
do me a favour
and dig a little deeper.
Parce que ma ville
elle n'est ni plate ni grise
elle est simplement plus modeste
plus discrète
que les métropoles qui lui font de l'ombre.
Parce que ma ville
a tellement à offrir
mais n'ose pas le crier trop fort.
Et parce que moi
je suis fatiguée
d'avoir à défendre ma petite grande ville
devant des gens qui n'ont même pas fait l'effort
de chercher
de regarder plus loin que les rumeurs
et quolibets
qui flottent autour de mon amour
de mon village devenu ville
encore timide et hésitante.
Because my little big city
suffers from self-deprecation
And I wish
it would be proud
of what it is
and what it has to offer
This beautiful city of my heart.
Ok, so I don't live in a big Metropolis
So my city isn't a Big Smoke
or a Big Apple
ou une Ville Lumière
So it's just a Little Big City
So it's just a National Capital
a National Capital Region
So it's not a City That Never Sleeps.
So what? I like to sleep.
Pis, peut-être que ma ville
ne va pas vite vite vite
Pis, ça? J'aime bien prendre mon temps.
Pis peut-être qu'on n'a pas de métro
pas de grosse montagne au centre-ville.
Pis, ça? On a une immense patinoire
et un parc naturel au pas de la porte.
And we have bike trails criss-crossing the city
And a Parliament Hill
where we can celebrate or protest
or play soccer!
And maybe we've been called boring.
But that's only by people
who don't know where to look.
Because my city is vibrant
and alive
and beautiful.
You just have to give it a chance.
Parce que ma ville
ma petite grande ville
a une multitude de trésors cachés
qui n'attendent qu'à être découverts.
So, next time you call my city dull
or grey or boring
do me a favour
and dig a little deeper.
Parce que ma ville
elle n'est ni plate ni grise
elle est simplement plus modeste
plus discrète
que les métropoles qui lui font de l'ombre.
Parce que ma ville
a tellement à offrir
mais n'ose pas le crier trop fort.
Et parce que moi
je suis fatiguée
d'avoir à défendre ma petite grande ville
devant des gens qui n'ont même pas fait l'effort
de chercher
de regarder plus loin que les rumeurs
et quolibets
qui flottent autour de mon amour
de mon village devenu ville
encore timide et hésitante.
Because my little big city
suffers from self-deprecation
And I wish
it would be proud
of what it is
and what it has to offer
This beautiful city of my heart.
20 sept. 2011
Mutlicolore et multilingue
Hier soir, j'ai présenté un extrait de l'Araignée, mon nouveau texte "poético-théâtral", dans le cadre d'un laboratoire devant un public invité. J'ai reçu plusieurs commentaires à la fois positifs et utiles. Une suggestion m'est restée: et si j'écrivais dans plusieurs langues? Après tout, mes créatures se cherchent, cherchent à rebâtir un monde. Pourquoi pas dans une nouvelle langue? Cette remarque a inspiré ce poème:
Y las palabras repetidas
resuenan.
Erase una vez
Un cuento de hadas
una araña pequeña
una historia que recuerdo
desde hace siempre
resuenan.
Erase una vez
Un cuento de hadas
una araña pequeña
una historia que recuerdo
desde hace siempre
Y repito las palabras oídas
erase una vez
palabras que no puedo olvidar
una historia que nunca olvidaré
unas palabras que no puedo evitar
una canción que resuena
en la mente de todos y todas
y que nunca desaparecerá.
erase una vez
palabras que no puedo olvidar
una historia que nunca olvidaré
unas palabras que no puedo evitar
una canción que resuena
en la mente de todos y todas
y que nunca desaparecerá.
Pues estamos aquí
sobrevivientes
y contamos nuestra historia
en una lengua
and then another
sin diferenciarlas.
sobrevivientes
y contamos nuestra historia
en una lengua
and then another
sin diferenciarlas.
Because the words
they flow
and the meaning
doesn’t always matter
because the rhythm binds us
brings us closer
to the heartbeat
of the world
And this world of words
this web of stories
ties us in together
woven tightly
comme une courtepointe
multicolore et multilingue.
they flow
and the meaning
doesn’t always matter
because the rhythm binds us
brings us closer
to the heartbeat
of the world
And this world of words
this web of stories
ties us in together
woven tightly
comme une courtepointe
multicolore et multilingue.
31 août 2011
Deux délires du soir
Deux petits délires qui ne veulent rien dire, histoire de me délier les idées.
Faut pas chercher trop loin
- qu'elle me dit du coin de la bouche
C'est pas si compliqué qu'on le croit
- et elle me lance un clin d'oeil complice
La vie faut pas la prendre trop au sérieux
Parce qu'elle elle ne se prend pas au sérieux du tout
en fait elle se trouve drôle
la vie
elle veut rire la vie
et elle nous envie la vie
elle rit de nous la vie
Mais la vie
c'est pas compliqué
- qu'elle me lance d'un ton moqueur
La vie c'est un pas à la fois
un souffle un respire
et puis un autre
sans trop hésiter
pour pas trébucher
Parce que la vie comme ça
C'est un jeu
dont on a oublié les règles
et la vie tu sais
elle ne perd jamais vraiment
Alors tu vois
- qu'elle me dit en riant
Faut pas trop s'en faire tu sais
Suffit d'avancer
de continuer
sans trop se poser de questions
Suffit d'espérer d'oser croire
que la vie elle est de ton côté
et que tu suis le bon chemin
Tu vois
c'est pas si compliqué
- qu'elle me dit
avant de se sauver.
**********
Y a pas de quoi rire
souvent
Mais c'est pas la peine de pleurer
non plus
Alors on serre les poings
et les dents
et on avance
décidément
Y a pas de quoi rire
Mais vaut mieux ne pas pleurer
souvent
Alors on ferme les yeux
et on attend.
Faut pas chercher trop loin
- qu'elle me dit du coin de la bouche
C'est pas si compliqué qu'on le croit
- et elle me lance un clin d'oeil complice
La vie faut pas la prendre trop au sérieux
Parce qu'elle elle ne se prend pas au sérieux du tout
en fait elle se trouve drôle
la vie
elle veut rire la vie
et elle nous envie la vie
elle rit de nous la vie
Mais la vie
c'est pas compliqué
- qu'elle me lance d'un ton moqueur
La vie c'est un pas à la fois
un souffle un respire
et puis un autre
sans trop hésiter
pour pas trébucher
Parce que la vie comme ça
C'est un jeu
dont on a oublié les règles
et la vie tu sais
elle ne perd jamais vraiment
Alors tu vois
- qu'elle me dit en riant
Faut pas trop s'en faire tu sais
Suffit d'avancer
de continuer
sans trop se poser de questions
Suffit d'espérer d'oser croire
que la vie elle est de ton côté
et que tu suis le bon chemin
Tu vois
c'est pas si compliqué
- qu'elle me dit
avant de se sauver.
**********
Y a pas de quoi rire
souvent
Mais c'est pas la peine de pleurer
non plus
Alors on serre les poings
et les dents
et on avance
décidément
Y a pas de quoi rire
Mais vaut mieux ne pas pleurer
souvent
Alors on ferme les yeux
et on attend.
10 août 2011
Ottawa
Enfin! Un nouveau poème! Après plus d'un mois de silence, je reviens à la charge. Surtout que je viens de recevoir une subvention de la Ville d'Ottawa pour les écrire, mes fameux poèmes sur ma ville! En voici donc un nouveau, inspiré par son nom.
Ottawa
Outaouais
Odawa
Ça veut dire échange
Ça veut dire . . .
C'est un lieu où on se retrouve
Là où les eaux se rencontrent
Là où notre canot nous mène
Odawa
où les Algonquins sont passés
ont échangé
ont rencontré des français
Lieu de passage
Outaouais
où les langues s'entremêlent
où les cultures s'entrecoupent
où deux provinces se rassemblent
Lieu de partage
Ottawa
où les décisions sont prises
où les gens manifestent
où les pays se rencontrent
Lieu de conciliabules
Ottawa
Outaouais
Odawa
C'est chez moi
Ma ville
Mon village
Ma région
Pas tout à fait ceci
Pas vraiment ça
Un mélange coloré
d'histoires et d'espoirs
De gens de partout
venus pour travailler
pour étudier
pour fuir
pour se retrouver
Ottawa
Lieu d'échanges et de partage
de rencontres et de passages.
Ottawa
Outaouais
Odawa
Ça veut dire échange
Ça veut dire . . .
C'est un lieu où on se retrouve
Là où les eaux se rencontrent
Là où notre canot nous mène
Odawa
où les Algonquins sont passés
ont échangé
ont rencontré des français
Lieu de passage
Outaouais
où les langues s'entremêlent
où les cultures s'entrecoupent
où deux provinces se rassemblent
Lieu de partage
Ottawa
où les décisions sont prises
où les gens manifestent
où les pays se rencontrent
Lieu de conciliabules
Ottawa
Outaouais
Odawa
C'est chez moi
Ma ville
Mon village
Ma région
Pas tout à fait ceci
Pas vraiment ça
Un mélange coloré
d'histoires et d'espoirs
De gens de partout
venus pour travailler
pour étudier
pour fuir
pour se retrouver
Ottawa
Lieu d'échanges et de partage
de rencontres et de passages.
4 juill. 2011
Staccato
Ça vient par saccades
Ça monte et ça descend
comme des vagues
Ça prend par surprise
et ça hoquette
hic hic
et puis tac tic
Une tactique secrète
qui sonne et qui tonne
et qui donne le vertige
Prise au piège je ne bouge plus
je m'évertue à crier
à sonner l'alarme
mais rien ne vient
rien que le vent
et la vague
et la peur.
Ça monte et ça descend
comme des vagues
Ça prend par surprise
et ça hoquette
hic hic
et puis tac tic
Une tactique secrète
qui sonne et qui tonne
et qui donne le vertige
Prise au piège je ne bouge plus
je m'évertue à crier
à sonner l'alarme
mais rien ne vient
rien que le vent
et la vague
et la peur.
14 juin 2011
Aujourd'hui, je fabule.
Fabulations fabuleuses et fantasques
Fantastiques et nébuleuses
Flottent dans un nuages d'idées inachevées
de peut-êtres et de possibles
de pourquois et de pourquoi pas
de mais et de si et de mercis
Si savamment distribués dans la fumée qui nous obnubile
et nous empêche de voir ce qui est vrai
de croire ce qui est faux
et de savoir où regarder.
Fantastiques et nébuleuses
Flottent dans un nuages d'idées inachevées
de peut-êtres et de possibles
de pourquois et de pourquoi pas
de mais et de si et de mercis
Si savamment distribués dans la fumée qui nous obnubile
et nous empêche de voir ce qui est vrai
de croire ce qui est faux
et de savoir où regarder.
12 juin 2011
Toile de mots
Ce poème fait partie de ma nouvelle pièce, mais se tient très bien par lui-même, sans avoir à connaître le contexte.
Et puis, pour ceux qui connaissent un peu l'Araignée, voici un avant-goût de la direction qu'elle commence à prendre!
Et puis, pour ceux qui connaissent un peu l'Araignée, voici un avant-goût de la direction qu'elle commence à prendre!
Je veux tisser une toile de mots autour de toi
autour de moi de nous
une toile de mots qui nous enveloppera
qui grandira
pour nous protéger du monde
Je veux tisser un monde meilleur avec mes mots
pour toi pour moi
pour nos enfants
une toile de mots pour nous empêcher de sombrer
dans la peur
pour nous soutenir
pour ne pas abandonner
Je veux construire une nouvelle réalité
faite de mots de filaments qui se rassemblent
qui nous ressemblent
qui nous empêchent de tomber
dans la douleur et le vide
Le vide est là sous nos pieds
il nous appelle si tentant
de se laisser aller
et c’est pourquoi je veux tisser
un filet de mots pour nous sauver
si jamais un jour on se laissait aller.
autour de moi de nous
une toile de mots qui nous enveloppera
qui grandira
pour nous protéger du monde
Je veux tisser un monde meilleur avec mes mots
pour toi pour moi
pour nos enfants
une toile de mots pour nous empêcher de sombrer
dans la peur
pour nous soutenir
pour ne pas abandonner
Je veux construire une nouvelle réalité
faite de mots de filaments qui se rassemblent
qui nous ressemblent
qui nous empêchent de tomber
dans la douleur et le vide
Le vide est là sous nos pieds
il nous appelle si tentant
de se laisser aller
et c’est pourquoi je veux tisser
un filet de mots pour nous sauver
si jamais un jour on se laissait aller.
Tip of my tongue
I'm looking for a word
for a way to say
the things I'm feeling.
I'm looking for a phrase
for a term to define
what it is I'm thinking.
But the words and sentences
and terms and phrases
they're not enough
they're too precise or
too vague
they constrict they restrict
they confuse.
And I don't know how to say it
what to call it
and I go around in circles
tiptoeing around the idea
never touching
never reaching it.
for a way to say
the things I'm feeling.
I'm looking for a phrase
for a term to define
what it is I'm thinking.
But the words and sentences
and terms and phrases
they're not enough
they're too precise or
too vague
they constrict they restrict
they confuse.
And I don't know how to say it
what to call it
and I go around in circles
tiptoeing around the idea
never touching
never reaching it.
26 mai 2011
Un peu de noirceur...
Mon côté plus sombre a refait son apparition hier. Voici le résultat.
J'ai noyé ma peine avec un couteau
que j'ai planté au fond de son coeur
Le sang en a jailli
comme d'une fontaine en ruines
et comme la mer rouge
il a tout inondé
et ma peine asphyxiée
a crié au meurtre
avant de disparaître
sous la vague écarlate.
***
La réception est mauvaise
ici-bas
J'ai du mal à t'entendre
je reçois mal les messages
que tu m'envoies
et les mots se heurtent
contre les couches de ciment
qui s'empilent par-dessus ma tête.
J'ai noyé ma peine avec un couteau
que j'ai planté au fond de son coeur
Le sang en a jailli
comme d'une fontaine en ruines
et comme la mer rouge
il a tout inondé
et ma peine asphyxiée
a crié au meurtre
avant de disparaître
sous la vague écarlate.
***
La réception est mauvaise
ici-bas
J'ai du mal à t'entendre
je reçois mal les messages
que tu m'envoies
et les mots se heurtent
contre les couches de ciment
qui s'empilent par-dessus ma tête.
Body language
That's messed up
he says, shrugging his shoulders
Totally
she says, batting her eyelashes
But their eyes
tell another story
And their hands
long to touch
each other's skin
he says, shrugging his shoulders
Totally
she says, batting her eyelashes
But their eyes
tell another story
And their hands
long to touch
each other's skin
Silence
Silence!
Silence Silence Si lence
Plus de mots
les mots
sont inutiles
ne disent plus rien
Les mots
ont perdu leur pouvoir
Ils m'enterrent
et m'empêchent de penser
Alors Silence!
Que les mots se taisent
Que les sons disparaissent
Rien plus rien
que le confort cotonneux
du silence réconfortant
qui me protège du vacarme
du monde.
Silence Silence Si lence
Plus de mots
les mots
sont inutiles
ne disent plus rien
Les mots
ont perdu leur pouvoir
Ils m'enterrent
et m'empêchent de penser
Alors Silence!
Que les mots se taisent
Que les sons disparaissent
Rien plus rien
que le confort cotonneux
du silence réconfortant
qui me protège du vacarme
du monde.
21 mai 2011
Masques
Si je néglige ce blog depuis quelque temps, c'est que je travaille sur ma nouvelle pièce, écrite en poèmes, et que je ne veux pas publier ces poèmes-là ici (c'est une surprise!)
Par contre, j'aimerais soumettre certains de mes poèmes à des revues de poésie, alors je fais un petit sondage: laissez-moi savoir quel(s) poème(s) vous préférez, et si vous aimez ce que j'écris, n'hésitez pas à partager avec vos amis.
Voici donc mon nouveau poème:
Je me suis construit un masque de mots
pour cacher mes peurs et mes peines
derrière ce masque et ces mots
on ne pourra plus me voir
je disparaîtrai
avalée par un tsunami de paroles
qui déferlent
et me protègent
d'une vérité que j'ignore.
Mon masque a plusieurs couches différentes couleurs
Je me cache d'abord derrière un anglais parfois maladroit
but safe.
Puis vient le français familier et rassurant.
Et tout au fond l'espagnol hésitant trébuchant
pero sabroso.
Je me suis construit un masque de mots
pour partager mes peurs et mes peines
sans que ça paraisse.
Par contre, j'aimerais soumettre certains de mes poèmes à des revues de poésie, alors je fais un petit sondage: laissez-moi savoir quel(s) poème(s) vous préférez, et si vous aimez ce que j'écris, n'hésitez pas à partager avec vos amis.
Voici donc mon nouveau poème:
Je me suis construit un masque de mots
pour cacher mes peurs et mes peines
derrière ce masque et ces mots
on ne pourra plus me voir
je disparaîtrai
avalée par un tsunami de paroles
qui déferlent
et me protègent
d'une vérité que j'ignore.
Mon masque a plusieurs couches différentes couleurs
Je me cache d'abord derrière un anglais parfois maladroit
but safe.
Puis vient le français familier et rassurant.
Et tout au fond l'espagnol hésitant trébuchant
pero sabroso.
Je me suis construit un masque de mots
pour partager mes peurs et mes peines
sans que ça paraisse.
8 avr. 2011
Glasses
Nothing to do with my city, this poem is more tongue-in-cheek... but that doesn't make it less true!
I like glasses
Well, I like other people's glasses. I tend not to think about my own.
But I like glasses.
Reading glasses, especially.
I like the way people put them on
take them off
put them back on
and then push them down their nose.
I like to watch people
playing with their glasses
folding them opening them
almost without noticing them.
I like the sound they make
the click click clicking
of plastic against plastic
the tick tick ticking
of metal against metal.
I like to see the sheepish look
that appears on someone's face
when they put their glasses on to read the fine print.
I like the way glasses
change a face.
I like to watch someone
push their glasses on top of their head
and then look for them frantically.
I like to see someone
neatly folding their glasses
and putting them back in their case.
I like the nervous gestures
some people make
putting their glasses down
picking them up again
opening and closing their arms
click click tick
biting their ends pensively
putting them back on
up and down the nose they go
then up onto the head
holding the hair in place.
And the smiles
And the looks
And the comments and excuses
"I'm getting old"
"My eyes aren't what they used to be"
..........
I like glasses.
I like the stories they uncover
and the faces they transform.
I like glasses
Well, I like other people's glasses. I tend not to think about my own.
But I like glasses.
Reading glasses, especially.
I like the way people put them on
take them off
put them back on
and then push them down their nose.
I like to watch people
playing with their glasses
folding them opening them
almost without noticing them.
I like the sound they make
the click click clicking
of plastic against plastic
the tick tick ticking
of metal against metal.
I like to see the sheepish look
that appears on someone's face
when they put their glasses on to read the fine print.
I like the way glasses
change a face.
I like to watch someone
push their glasses on top of their head
and then look for them frantically.
I like to see someone
neatly folding their glasses
and putting them back in their case.
I like the nervous gestures
some people make
putting their glasses down
picking them up again
opening and closing their arms
click click tick
biting their ends pensively
putting them back on
up and down the nose they go
then up onto the head
holding the hair in place.
And the smiles
And the looks
And the comments and excuses
"I'm getting old"
"My eyes aren't what they used to be"
..........
I like glasses.
I like the stories they uncover
and the faces they transform.
Clochers
J'écris ceci, en étant très consciente que moi non plus, je n'y vais pas, sous les clochers. Et que, aussi triste que ça puisse être de voir ces églises dépérir, je n'ai pas de solution à proposer.
Y a des clochers dans mon village
dans mon village devenu ville
y a des clochers.
Clochers d'église qui racontent
toute une histoire
Clochers d'églises
rivales
Clochers d'églises
qui à une époque plus ou moins lointaine
débordaient
des congrégations rivales d'origines variées de croyances divergentes
Dans mon village
pas encore ville
il y avait
assez de croyants pour remplir toutes ces églises
pour reconnaître tous ces clochers.
Mais mon village
devenu ville
a perdu ses croyants
ou ses croyants se sont perdus
et ont perdu de vue tous ces clochers.
Dans mon village devenu ville
les clochers dépérissent
et perdent de leur éclat.
Les églises ferment
ou changent de main
accueillent
de nouvelles congrégations venues d'ailleurs
ou deviennent des centres communautaires désacralisés.
Dans mon village
devenu ville
y a des clochers qui me rappellent
que les temps ont changé.
Y a des clochers dans mon village
dans mon village devenu ville
y a des clochers.
Clochers d'église qui racontent
toute une histoire
Clochers d'églises
rivales
Clochers d'églises
qui à une époque plus ou moins lointaine
débordaient
des congrégations rivales d'origines variées de croyances divergentes
Dans mon village
pas encore ville
il y avait
assez de croyants pour remplir toutes ces églises
pour reconnaître tous ces clochers.
Mais mon village
devenu ville
a perdu ses croyants
ou ses croyants se sont perdus
et ont perdu de vue tous ces clochers.
Dans mon village devenu ville
les clochers dépérissent
et perdent de leur éclat.
Les églises ferment
ou changent de main
accueillent
de nouvelles congrégations venues d'ailleurs
ou deviennent des centres communautaires désacralisés.
Dans mon village
devenu ville
y a des clochers qui me rappellent
que les temps ont changé.
Ma maison
Un poème que j'ai écrit il y a quelques mois déjà, mais que, je ne sais pas trop pourquoi, je n'ai pas publié. Je l'ai écrit pour la maison centenaire dans laquelle j'avais un appartement à l'époque. Je l'ai quittée depuis, mais elle m'habite encore, parfois.
Ma maison brinquebalante
Ma maison ménopausée
aux bouffées de chaleur
et aux périodes de grand froid
Ma maison aux courants d'air
et au ruisseau qui coule
sous tes fondations
Ma maison centenaire
qui en a vécu, des histoires
qui en a vu, des vertes et des pas mûres
Tes murs épais ont caché des hors-la-loi
Tes grandes fenêtres ont défendu des voleurs
Tes propriétaires ont fui la loi
pour se cacher dans le sud
ou mourir d'une overdose.
Ma vieille maison
aux sautes d'humeur
Quelles autres histoires se cachent sous ton toit?
Ouvre-moi la porte
confie-moi tes secrets.
Ma maison brinquebalante
Ma maison ménopausée
aux bouffées de chaleur
et aux périodes de grand froid
Ma maison aux courants d'air
et au ruisseau qui coule
sous tes fondations
Ma maison centenaire
qui en a vécu, des histoires
qui en a vu, des vertes et des pas mûres
Tes murs épais ont caché des hors-la-loi
Tes grandes fenêtres ont défendu des voleurs
Tes propriétaires ont fui la loi
pour se cacher dans le sud
ou mourir d'une overdose.
Ma vieille maison
aux sautes d'humeur
Quelles autres histoires se cachent sous ton toit?
Ouvre-moi la porte
confie-moi tes secrets.
20 mars 2011
Non-dits
Ceci n'est pas un poème... ou plutôt, ce n'est pas le poème que je voulais écrire. Celui-là ne voulait pas être écrit. Alors celui-ci est venu prendre sa place. J'espère que vous ne vous perdrez pas dans le méandres de mon esprit fatigué, je n'ai malheureusement pas de fil d'Ariane à vous offrir....
***
***
Juste un instant
un moment dans la journée
pour s’arrêter
pour réfléchir
pour écrire
pour penser.
un moment dans la journée
pour s’arrêter
pour réfléchir
pour écrire
pour penser.
Juste un moment
pour me rendre compte
pour rendre mes comptes
à qui je suis
pour me rendre compte
pour rendre mes comptes
à qui je suis
Et le vent souffle des volutes de fumée
dans ma tête.
dans ma tête.
Mais rien n’est plus clair
Sinon que je ne dis rien
Que je ne partage pas
jamais
ou trop rarement.
jamais
ou trop rarement.
Des volutes de fumée qui nagent dans mon cerveau
embué.
embué.
Et pour un instant
je m’arrête
j’arrête le temps
j’arrête le vent
je laisse la fumée se poser.
je m’arrête
j’arrête le temps
j’arrête le vent
je laisse la fumée se poser.
Juste pour voir
ce qui pourrait arriver
ce qui pourrait arriver
J’arrête de penser
j’arrête d’arrêter les pensées qui me viennent
j’arrête d’arrêter les pensées qui me viennent
Qu’elles viennent, les pensées
Qu’ils approchent, les mots
Les maudits non-dits
Je les attends
Dans le silence
Et la fumée m’enveloppe
une couverture d’idées imprécises
de mots fugitifs
qui me libèrent
une couverture d’idées imprécises
de mots fugitifs
qui me libèrent
Parce que je ne sais pas quoi dire
comment le dire
comment le dire
Parce que souvent
trop souvent
je préfère me taire
plutôt que dire ce que je devrais te dire
trop souvent
je préfère me taire
plutôt que dire ce que je devrais te dire
Alors j’écris
pour moi
pour toi
pour quoi
qui
pour moi
pour toi
pour quoi
qui
La fumée se fait plus dense
et la danse des mots n’est plus aussi fluide
je me sens restreinte
et la danse des mots n’est plus aussi fluide
je me sens restreinte
par un poème qui ne veut pas être écrit
Des liens se resserrent
autour de mon cerveau
et sur mes lèvres
le sourire ne vient pas
et les mots luttent contre la douleur de dire
autour de mon cerveau
et sur mes lèvres
le sourire ne vient pas
et les mots luttent contre la douleur de dire
Je voudrais me relire
et ré-écrire
et redire
les mots-dits non-dits
et ré-écrire
et redire
les mots-dits non-dits
Je ne relis pas
ne redis pas
ne redis pas
Je laisse la fumée m’emporter
dans son masque de douceur
dans son cocon de noirceur
dans son masque de douceur
dans son cocon de noirceur
Je laisse la fumée
dire pour moi
ce qu’il faut ou pas
dire pour moi
ce qu’il faut ou pas
Je la laisse guider mes doigts
sur les touches
mes lèvres
sur ces mots qui coulent
difficilement
sur les touches
mes lèvres
sur ces mots qui coulent
difficilement
Comme des petits glaçons qui ne veulent pas se poser
Comme des échardes prises dans ma gorge
Et mes épaules me disent que c’est assez
Qu’il n’y a plus rien à dire et que tout a été dit
Mais les mots dits les non-dits
restent encore à dire
restent encore à dire
et à écrire
et à lire à être lus vus et entendus
et à lire à être lus vus et entendus
Les mots qui se cachent dans la fumée nauséabonde
Ça sent le fiel et la noirceur
ça sent l’amertume
ça sent comme une cave humide que la sècheresse aurait oubliée
ça sent l’amertume
ça sent comme une cave humide que la sècheresse aurait oubliée
Des métaphores pesantes flottent dans la fumée
et me forcent à sourire
qu’est-ce que ça veut dire?
et me forcent à sourire
qu’est-ce que ça veut dire?
La fumée m’enveloppe
et je l’observe
bien cachée à l’abri derrière le rideau de mes cheveux qui me protègent
et je l’observe
bien cachée à l’abri derrière le rideau de mes cheveux qui me protègent
Elle ne me verra peut-être pas
elle passera tout droit m’oubliera
elle passera tout droit m’oubliera
Et alors
je n’aurai plus à le dire
je pourrai passer sous silence tous les mots que je ne t’ai pas jamais dits.
je n’aurai plus à le dire
je pourrai passer sous silence tous les mots que je ne t’ai pas jamais dits.
24 févr. 2011
Not in my backyard!
Inspired by an article in today's 24 Hours.
Not in my backyard!
So where?
They want to bring a homeless shelter
to St-Alban's church
But
Not in our backyard!
the condo owners say
We've paid for a certain level of comfort
A certain standard of life.
Not in our backyard
they say
This is not the right spot.
These homeless people
they scare the young girls and the elderly.
So
Not in our backyard
It's the wrong place to put it.
So where?
They don't say
All the neighbourhoods
downtown
are "gentrifying"
"revitalising"
Not in this backyard
Not in that one
So .... where?
Maybe we need to rethink
how we can help
Maybe we need to take a look
in our own backyards
and see what we can do
to share our space
and see how we can find
balance
between the condo owners
and the homeless.
Not in my backyard!
So where?
They want to bring a homeless shelter
to St-Alban's church
But
Not in our backyard!
the condo owners say
We've paid for a certain level of comfort
A certain standard of life.
Not in our backyard
they say
This is not the right spot.
These homeless people
they scare the young girls and the elderly.
So
Not in our backyard
It's the wrong place to put it.
So where?
They don't say
All the neighbourhoods
downtown
are "gentrifying"
"revitalising"
Not in this backyard
Not in that one
So .... where?
Maybe we need to rethink
how we can help
Maybe we need to take a look
in our own backyards
and see what we can do
to share our space
and see how we can find
balance
between the condo owners
and the homeless.
Wondering wanderer
Have you ever wondered
wandering through the city?
Have you ever wandered
down the streets
and wondered at it all?
Have you ever wandered
wondering who lived here before?
Who built this?
What happened there?
I have wandered
and wondered
and asked myself
who? what? why? when?
Have you ever wondered
skating on the canal
wondered at the marvel of this work
wondered who cut those stones
who put them there?
Wondered at the sheer size of this work
at the daring of these men.
Wondered
how many died for this?
Have you ever wandered
in the Byward Market
and wondered
how many people have walked
these streets before you?
What did they wear?
What did they buy?
Where did they live?
I do.
I have always wondered
wanted to know more
about these streets
these buildings
these stories.
And now my mind wanders
from now to then and back again
and images of old are superimposed
onto the streets of today.
wandering through the city?
Have you ever wandered
down the streets
and wondered at it all?
Have you ever wandered
wondering who lived here before?
Who built this?
What happened there?
I have wandered
and wondered
and asked myself
who? what? why? when?
Have you ever wondered
skating on the canal
wondered at the marvel of this work
wondered who cut those stones
who put them there?
Wondered at the sheer size of this work
at the daring of these men.
Wondered
how many died for this?
Have you ever wandered
in the Byward Market
and wondered
how many people have walked
these streets before you?
What did they wear?
What did they buy?
Where did they live?
I do.
I have always wondered
wanted to know more
about these streets
these buildings
these stories.
And now my mind wanders
from now to then and back again
and images of old are superimposed
onto the streets of today.
5 févr. 2011
Fire
Shots
ring out through the sky
Explosions
reverberating on buildings
the sound is deafening.
The sky is lit up
with strange flares
unnatural fires
reds whites and greens.
In the street, the girl walks
she smiles
barely winces.
She knows she is safe
here
in this land of ice
where the fireworks
announce the beginning
of a winter festival
and not
the death of loved ones.
ring out through the sky
Explosions
reverberating on buildings
the sound is deafening.
The sky is lit up
with strange flares
unnatural fires
reds whites and greens.
In the street, the girl walks
she smiles
barely winces.
She knows she is safe
here
in this land of ice
where the fireworks
announce the beginning
of a winter festival
and not
the death of loved ones.
2 févr. 2011
Look up!
Look up!
No, really, look up.
Over the store facades
over the shop windows
over the flashy signs
Up there
where modernity hasn't quite caught up yet
Up there
where the paint is peeling
where stone faces grimace down at us
from a time almost forgotten
when buildings were decorated with care
Look up!
You may be surprised
to find sculpted wreaths
old names
almost erased by time
a date
a window
that's been blocked off
Look up!
There's a history right there
waiting to be seen
And then
look way up
to the glass towers
looming above
the future
looking down upon us
full of promise
when the sun hits them just right
Look up!
You might learn something new
about this city
you know so well.
No, really, look up.
Over the store facades
over the shop windows
over the flashy signs
Up there
where modernity hasn't quite caught up yet
Up there
where the paint is peeling
where stone faces grimace down at us
from a time almost forgotten
when buildings were decorated with care
Look up!
You may be surprised
to find sculpted wreaths
old names
almost erased by time
a date
a window
that's been blocked off
Look up!
There's a history right there
waiting to be seen
And then
look way up
to the glass towers
looming above
the future
looking down upon us
full of promise
when the sun hits them just right
Look up!
You might learn something new
about this city
you know so well.
31 janv. 2011
Deliv(e)rance
Des mots s'entassent dans ma tête
Ils se bousculent pour sortir
Mais je ne les entends pas
pas bien pas clairement
Something blocks their way
Des barricades
parce que je crains
parce que je pense
à eux
à vous
les lecteurs
mon auditoire
que je recherche en le craignant
terrifiant
J'écris pour moi d'abord
et puis je publie
pour des lecteurs anonymes
sur le web
et puis
je ne peux m'empêcher
d'y penser
sans vraiment me censurer
mais juste y penser
me demander ce que vous en pensez
And I know this is for me
and I should write for myself
first and only
but I can't help imagining
my audience out there
those five or six people
who actually read me
who judge me
pis j'aime pas y penser
parce que c'est pas important
pis si je publie c'est aussi
juste pour moi
pour me forcer à oser
et à écrire plus souvent
And yet even now
especially now
I overthink it
les mots s'enchaînent
et derrière eux
la pensée qu'ils seront lus
l'espoir la crainte
l'ambivalence
Mais les mots doivent couler
l'abcès doit être crevé
pour que mes mots sortent
pour moi pour me libérer
pour éviter l'infection
pour éviter le trop-plein
qui me rendrait folle
et qui m'enfermerait dans ma tête
So I write
and I let the words flow
from my pen
the ink like my blood
my life on these pages
to release all of it
the questions the hesitations the answers the fears the hopes
all of it must get out
and I write for me
myself and no one else
and the rhythm the rhymes
the beauty of the word
they don't matter not now
Même la langue on s'en balance
They're just words and sounds
that leave my mind
through my arm my hand my pen
to the pages of this book
where I let it all go
Car les mots sauveront mon âme
comme ils ont sauvé ma vie
The magic of the words
will keep me safe keep me sane
And maybe I care whether or not I'm read
but really I don't
Parce que
mon exhibitionnisme peut prendre d'autres formes
dans ce monde de réseaux
dans ce monde
où je vis
où je suis
où j'écris
où je laisse couler les mots
où j'écris au sujet des mots
de ces mots
qui me trottent dans la tête
et exigent leur délivrance.
Ils se bousculent pour sortir
Mais je ne les entends pas
pas bien pas clairement
Something blocks their way
Des barricades
parce que je crains
parce que je pense
à eux
à vous
les lecteurs
mon auditoire
que je recherche en le craignant
terrifiant
J'écris pour moi d'abord
et puis je publie
pour des lecteurs anonymes
sur le web
et puis
je ne peux m'empêcher
d'y penser
sans vraiment me censurer
mais juste y penser
me demander ce que vous en pensez
And I know this is for me
and I should write for myself
first and only
but I can't help imagining
my audience out there
those five or six people
who actually read me
who judge me
pis j'aime pas y penser
parce que c'est pas important
pis si je publie c'est aussi
juste pour moi
pour me forcer à oser
et à écrire plus souvent
And yet even now
especially now
I overthink it
les mots s'enchaînent
et derrière eux
la pensée qu'ils seront lus
l'espoir la crainte
l'ambivalence
Mais les mots doivent couler
l'abcès doit être crevé
pour que mes mots sortent
pour moi pour me libérer
pour éviter l'infection
pour éviter le trop-plein
qui me rendrait folle
et qui m'enfermerait dans ma tête
So I write
and I let the words flow
from my pen
the ink like my blood
my life on these pages
to release all of it
the questions the hesitations the answers the fears the hopes
all of it must get out
and I write for me
myself and no one else
and the rhythm the rhymes
the beauty of the word
they don't matter not now
Même la langue on s'en balance
They're just words and sounds
that leave my mind
through my arm my hand my pen
to the pages of this book
where I let it all go
Car les mots sauveront mon âme
comme ils ont sauvé ma vie
The magic of the words
will keep me safe keep me sane
And maybe I care whether or not I'm read
but really I don't
Parce que
mon exhibitionnisme peut prendre d'autres formes
dans ce monde de réseaux
dans ce monde
où je vis
où je suis
où j'écris
où je laisse couler les mots
où j'écris au sujet des mots
de ces mots
qui me trottent dans la tête
et exigent leur délivrance.
15 janv. 2011
Consommation à la con
Eh bien oui, enfin, un nouveau poème pour commencer cette année qui s'annonce bien remplie en changements. J'ai décidé de quitter le confort d'un emploi stable pour mieux me dédier à mes arts.
Ce poème est en partie un délire des petites heures du matin, en partie inspiré par le thème d'un slam auquel je vais participer (mon premier!) le 8 février prochain, dans le cadre de la Semaine Verte à l'U d'O.
Consommation de surconsommation de consommation de con
de conneries à la con qu’on ne veut pas comprendre
et qu’on ne comprend pas parce que des cons nous disent qu’on est trop cons pour comprendre.
Mais qu’est-ce qu’on a à perdre?
Un manque à gagner?
Des crédits à la baisse?
Moi je sais pas, et je parle avec plaisir à travers mon chapeau.
Et je le lève haut, mon chapeau, à qui peut savoir
ce qui se passe vraiment
dans ce monde à la con
où la consommation est loi.
Où le consommateur est roi.
Le roi des cons.
Il se fait rouler comme une bonne pâte
comme un bon pain de mie
tout frais, tout bon
tout con.
Le consommateur à la con
qui croit tout ce qu’on dit
qui veut tout ce qu’on vend
qui sait qu’on se moque de lui
et qui s’en moque
royalement.
Parce qu’il est roi de son domaine
son petit terrain
sa petite maison
neuve
parfaite
faite
comme les autres
avec sa pelouse
et son jardin
et son garage.
Et le beau tableau qu’il a mis dans son salon
parce que quelqu’un lui a dit que c’était Beau.
Et il achète encore
parce que c’est vide
chez lui.
Pas chez lui, non, chez lui c’est tout plein de bidules et de bébelles et de patentes.
Mais chez lui
en lui
dans les profondeurs de son esprit
là où il n’ose pas creuser
parce que les fondations sont faibles.
Là.
C’est trop vide.
Et pour combler le vide
et pour colmater les brèches
eh ben, il achète!
Et il rachète!
Et puis il jette
tout ce qui est obsolète.
Pis c’est ben laite, tout ça!
Ça date de l’année dernière!
Allez, out with the old, in with the new, et on recommence!
Swing la bastringue dans...
Ben dans poubelle, quin!
Alors qu’ailleurs
dans un ailleurs auquel on préfère ne pas penser.
Ailleurs,
dans cet ailleurs d’où viennent ses belles bébelles.
Les poubelles s’accumulent
autour des enfants qui tendent la main
qui demandent
un peu d’amour
d’eau
de nourriture.
Juste de quoi vivre, mais pas trop.
Là-bas, là où on ne vit pas
là où on survit
là où certains ne peuvent rien s’acheter
l’eau potable n’est pas gratuite.
N’est pas un droit.
Là-bas, les bouteilles de plastique s’amassent dans les rues.
Pas de recyclage.
Mais on les réutilise!
On les remplit d’eau du robinet
on les scelle au briquet
et on les revend
à ces touristes
qui les ont jetées hier.
Ces enfants
ces familles
risquent de nous empoisonner
pour ne pas mourir de faim
de soif
de maladie.
Je l’ai vue à l’oeuvre, la maladie
elle aurait pu me voler mon chéri.
Sauf que nous
les fortunés
les consommateurs
on consomme aussi la santé
et l’assurance
et l’hôpital
ici
a sauvé mon chéri
qui serait peut-être mort
là-bas
s’il avait été parmi ceux-là
qui vivent dans les bouteilles.
Conséquemment
cette consommation
à la con
qu’on accepte sans broncher.
Il faudrait
s’il-vous-plaît
la repenser.
Ce poème est en partie un délire des petites heures du matin, en partie inspiré par le thème d'un slam auquel je vais participer (mon premier!) le 8 février prochain, dans le cadre de la Semaine Verte à l'U d'O.
Consommation de surconsommation de consommation de con
de conneries à la con qu’on ne veut pas comprendre
et qu’on ne comprend pas parce que des cons nous disent qu’on est trop cons pour comprendre.
Mais qu’est-ce qu’on a à perdre?
Un manque à gagner?
Des crédits à la baisse?
Moi je sais pas, et je parle avec plaisir à travers mon chapeau.
Et je le lève haut, mon chapeau, à qui peut savoir
ce qui se passe vraiment
dans ce monde à la con
où la consommation est loi.
Où le consommateur est roi.
Le roi des cons.
Il se fait rouler comme une bonne pâte
comme un bon pain de mie
tout frais, tout bon
tout con.
Le consommateur à la con
qui croit tout ce qu’on dit
qui veut tout ce qu’on vend
qui sait qu’on se moque de lui
et qui s’en moque
royalement.
Parce qu’il est roi de son domaine
son petit terrain
sa petite maison
neuve
parfaite
faite
comme les autres
avec sa pelouse
et son jardin
et son garage.
Et le beau tableau qu’il a mis dans son salon
parce que quelqu’un lui a dit que c’était Beau.
Et il achète encore
parce que c’est vide
chez lui.
Pas chez lui, non, chez lui c’est tout plein de bidules et de bébelles et de patentes.
Mais chez lui
en lui
dans les profondeurs de son esprit
là où il n’ose pas creuser
parce que les fondations sont faibles.
Là.
C’est trop vide.
Et pour combler le vide
et pour colmater les brèches
eh ben, il achète!
Et il rachète!
Et puis il jette
tout ce qui est obsolète.
Pis c’est ben laite, tout ça!
Ça date de l’année dernière!
Allez, out with the old, in with the new, et on recommence!
Swing la bastringue dans...
Ben dans poubelle, quin!
Alors qu’ailleurs
dans un ailleurs auquel on préfère ne pas penser.
Ailleurs,
dans cet ailleurs d’où viennent ses belles bébelles.
Les poubelles s’accumulent
autour des enfants qui tendent la main
qui demandent
un peu d’amour
d’eau
de nourriture.
Juste de quoi vivre, mais pas trop.
Là-bas, là où on ne vit pas
là où on survit
là où certains ne peuvent rien s’acheter
l’eau potable n’est pas gratuite.
N’est pas un droit.
Là-bas, les bouteilles de plastique s’amassent dans les rues.
Pas de recyclage.
Mais on les réutilise!
On les remplit d’eau du robinet
on les scelle au briquet
et on les revend
à ces touristes
qui les ont jetées hier.
Ces enfants
ces familles
risquent de nous empoisonner
pour ne pas mourir de faim
de soif
de maladie.
Je l’ai vue à l’oeuvre, la maladie
elle aurait pu me voler mon chéri.
Sauf que nous
les fortunés
les consommateurs
on consomme aussi la santé
et l’assurance
et l’hôpital
ici
a sauvé mon chéri
qui serait peut-être mort
là-bas
s’il avait été parmi ceux-là
qui vivent dans les bouteilles.
Conséquemment
cette consommation
à la con
qu’on accepte sans broncher.
Il faudrait
s’il-vous-plaît
la repenser.
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