9 nov. 2011

Poésie automnale

Un petit poème, écrit pour un autre projet, qui n'en a pas voulu. Je peux donc le partager avec vous, chers lecteurs que je néglige quelque peu...



Assise dans le silence, j’écoute la forêt tomber
comme elle le fait depuis des siècles
comme elle continuera de le faire          pour des siècles à venir
si on le lui permet.

La forêt tombe                               
une branche      une feuille à la fois
puis elle renaît
une pousse        une graine à la fois.

Assise dans le silence, j’écoute la forêt tomber
émerveillée par la nature qui m’entoure.

Un arbre pleure ses larmes dorées
et sur le ciel azur se découpe un nuage enflammé.

Soudain, dans le silence de la forêt qui tombe
j’entends le cri d’un geai bleu
le croassement d’une corneille
et la course d’un écureuil curieux
derrière moi.

Immobile            j’attends.

Il m’épie              inquiet et furtif.

Autour de nous, le vent fait chanter les branches
souffle les feuilles sèches sur le sol épineux
on dirait de la pluie.

L’écureuil curieux n’a pas bougé.

Et puis, il se décide
avance à petits pas
silencieux
dans la forêt qui s’anime
dans la forêt qui tombe
autour de moi.

Et l’écureuil curieux
qui connaît bien tous ces bruits
s’approche encore         à petits pas
s’arrête à mes pieds
renifle  indiscret.

Je retiens mon souffle
comme si j’étais moi-même un arbre
plus silencieuse que le vent qui d’une bourrasque fait danser les feuilles.

Curieuse à mon tour, je baisse les yeux sur l’écureuil
et le battement de mes paupières le fait fuir
effarouché.

J’étire mes membres endoloris

Un moteur vrombi au loin
et la forêt se tait à nouveau
pour continuer de tomber
silencieusement.

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