Après un bien trop long silence, une nouvelle inspiration
Ma ville est une histoire
que je veux vous conter....
L'histoire commence avec une guerre
qui a déjà deux cents ans
L'histoire commence avec un canal
miracle d'ingénierie
L'histoire commence avec des ouvriers
des immigrants qui s'installent
Des groupes rivaux qui bâtissent
sur ces terres inhospitalières
sur ces marais embourbés
où la malaria fait des ravages
dans cette forêt touffue
où tout n'est que danger
pour ces ouvriers qui s'y installent.
L'histoire se poursuit
de batailles en révoltes
de rivalités en débats parlementaires
L'histoire se poursuit
et lentement devient mienne
avec l'arrivée de ma famille
dans ce village devenu ville modeste
L'histoire devient celle
de ma grand-mère
élevée par-dessus une forge
rue Clarence
L'histoire devient celle
de mon arrière-grand-mère
qui conduit son chariot
au Marché By toutes les semaines
L'histoire devient celle
de mon père
grandit sur la rue Rose
dans une maison
qui n'existe plus
Avec ses quatre frères
dans la Basse-Ville
Du temps où les familles étaient grandes
du temps où ça dansait
où ça chantait dans les cuisines
du temps où les tantes préparaient des tartes au sucre
et des carrés aux dates.
L'histoire se poursuit encore
et lentement elle devient mienne
Je grandis dans la Côte-de-Sable
et j'en fais mon village
un village où l'anglais et le français font bon ménage
où les rivalités d'antan
sont oubliées
par les enfants des rues
Goulburn
et Blackburn
et Chapel
L'histoire devient mienne
je me l'approprie
j'écoute les histoires de ma famille
je vois les paroles
de ceux qui ont connu mon village
avant.
L'histoire devient mon histoire
je la partage avec qui veut bien l'entendre
je la présente aux touristes
émerveillés par cette belle capitale
je la répète à ceux d'ici
qui l'ont déjà oubliée
L'histoire ne veut pas mourir
L'histoire de ce village devenu ville
de cet endroit désolé devenu
capitale fédérale
de cette ville
qui a oublié
son histoire.
25 sept. 2012
12 juin 2012
Fire Station No. 5
Photo: http://ottawa-gatineau.tumblr.com/post/9089316870/fire-station-number-5-armand-page-community |
Au coin de Bruyère et King Edward, un autre édifice a oublié son histoire.
Fire Station number 5
Centre communautaire Armand Pagé
Des mots presque effacés sur la façade de briques.
Au coin de Bruyère et King Edward
là où ma grand-tante Irène allait chercher sa soeur Ella.
Ella marraine de mon parrain
Ella qui partageait mon anniversaire
Ella qui allait voir les pompiers
au Fire Station number 5
et Irène qui traînait sa petite soeur pour aller chercher Ella
Irène qui disait
J'y vas pas toute seule!
J'vas amener Jeanne!
Histoires de famille
Histoires de Basse-ville
Au feu, les pompiers, v'là mon p'tit coeur qui brûle
Au feu, les pompiers, v'là mon p'tit coeur brûlé!
C'est l'Histoire qui brûle
une maison
une démolition
une disparition
à la fois.
Je recolle les morceaux
quelques bribes de souvenirs
quelques mots sur un mur de briques.
Au coin de Bruyère et King Edward
où la soeur grise et le roi d'Angleterre se serrent la main
un édifice de briques
a des histoires à vous conter.
5 juin 2012
Homonymie
Ma ville vit une double vie
Ville homonyme d'elle-même.
À la fois capitale poltique
- so stuffy so boring -
À la fois ville d'attractions
touristiques
de célébrations
artistiques.
My bifocal town leads a double life.
She's a gal who knows how to throw a party
whether for the whole nation
or for a select group of friends.
She swings many ways, this little capital of mine
and none of her lovers knows about the others.
Elle se fait une beauté artificielle
pour les touristes les dignitaires
en visite officielle
- so stuffy so elegant and demure -
And then she lets down her hair
se laisse aller pour ceux qui la connaissent bien
et qui l'aiment
sous toutes ses coutures.
My city has a secret life
told only in whispers
or on flyers blowing in the wind.
Des murmures et des rumeurs
qui disent
Something's happening in this town
Something exciting
Something we should keep on repeating.
Ville homonyme d'elle-même.
À la fois capitale poltique
- so stuffy so boring -
À la fois ville d'attractions
touristiques
de célébrations
artistiques.
My bifocal town leads a double life.
She's a gal who knows how to throw a party
whether for the whole nation
or for a select group of friends.
She swings many ways, this little capital of mine
and none of her lovers knows about the others.
Elle se fait une beauté artificielle
pour les touristes les dignitaires
en visite officielle
- so stuffy so elegant and demure -
And then she lets down her hair
se laisse aller pour ceux qui la connaissent bien
et qui l'aiment
sous toutes ses coutures.
My city has a secret life
told only in whispers
or on flyers blowing in the wind.
Des murmures et des rumeurs
qui disent
Something's happening in this town
Something exciting
Something we should keep on repeating.
4 juin 2012
Ville proprette
Un nouveau poème ottavien, somewhat tongue-in-cheek!
Ottawa, ville propre.
Ville proprette
Ville coquette
Ville correcte.
Tu as enfoui tes secrets
sous ta rectitude politique.
Ville politiquement correcte.
Ta Commission a pour mission
de redorer ton image
quitte à réinventer ton histoire.
Ottawa, ville propre.
Tu balaies ta poussière
et tes ordures
et tes saletés
sous ton tapis de verdure.
Ottawa, ville propre.
Ville proprette
Ville coquette
Ville correcte.
Tu as enfoui tes secrets
sous ta rectitude politique.
Ville politiquement correcte.
Ta Commission a pour mission
de redorer ton image
quitte à réinventer ton histoire.
Ottawa, ville propre.
Tu balaies ta poussière
et tes ordures
et tes saletés
sous ton tapis de verdure.
Mise à nue
Quelques petits poèmes, qui pourraient faire partie d'une plus grande collection, que j'ai écrits en mars et que je n'avais pas encore publiés. Je pensais continuer dans cette veine, mais je me suis arrêtée, distraite par mes autres activités. J'y reviendrai peut-être un jour.
Une porte se referme sur elle
un long corridor l'attend
elle sourit devant un tel cliché
flagrant délit de fuite
son esprit s'évade
et cherche refuge derrière des faux-semblants
créés par l'imaginaire collectif
Tout pour ne pas faire face
aux vérités qui s'accumulent derrière sa porte.
***
Tendre la main
la retirer
se surprendre à trembler
Ne pas oser
et craindre
de se voir
complètement dénudée
Miroir aveugle
qui ne reflète que l'âme.
***
Nue devant elle-même
elle doit s'avouer
imparfaite
***
Moment savoureux où il ne reste plus rien
rien que les os
et la peau
et le souffle
et quelque chose d'insaisissable.
l'âme
l'esprit
anima animus
Animal.
***
Mise à nue
devant soi-même
le mensonge est inutile
C'est le moment de vérité.
Une porte se referme sur elle
un long corridor l'attend
elle sourit devant un tel cliché
flagrant délit de fuite
son esprit s'évade
et cherche refuge derrière des faux-semblants
créés par l'imaginaire collectif
Tout pour ne pas faire face
aux vérités qui s'accumulent derrière sa porte.
***
Tendre la main
la retirer
se surprendre à trembler
Ne pas oser
et craindre
de se voir
complètement dénudée
Miroir aveugle
qui ne reflète que l'âme.
***
Nue devant elle-même
elle doit s'avouer
imparfaite
***
Moment savoureux où il ne reste plus rien
rien que les os
et la peau
et le souffle
et quelque chose d'insaisissable.
l'âme
l'esprit
anima animus
Animal.
***
Mise à nue
devant soi-même
le mensonge est inutile
C'est le moment de vérité.
16 mai 2012
Quand le souffle me manque...
Quand l'inspiration ne vient pas, il faut écrire. Voici dont mon premier délire depuis trop longtemps. Espérons qu'il en débloque des meilleurs.
J'ai la tête qui tourne et qui flotte et qui explose en mille petits morceaux qui à leur tour tournent et flottent et m'étourdissent.
Et les mots les mots ne viennent plus aussi facilement.
C'est toujours les mêmes thèmes les mêmes clichés qui se répètent
remâchés répétés réduits à leur plus simple valeur.
J'ai déposé ma plume pendant si longtemps que l'encre s'est asséchée dans l'encrier poussiéreux.
Et mon imagination s'est enfuie affamée assoiffée par le désert de mon esprit dénudé
trop longtemps ignoré
distrait par d'autres occupations
banalité d'une vie occupée.
Me revoici donc à écrire sur l'écriture
rien de plus facile
à écrire sur la panne d'inspiration
sur l'essoufflement créatif
encore plus facile.
Quand je veux parler du manque de mots les mots ne manquent pas.
Et je me trouve à répéter les mêmes thèmes
à ressasser les mêmes idées
à remuer les mêmes clichés
toujours les mêmes paroles qui s'enchainent et se déchainent et font tempête dans ma tête qui s'entête à recommencer.
Mais pour changer de thème? Pour changer la chaine? Les idées sont là, mais les mots ne veulent pas s'enchainer. Ne coulent plus de source. Et l'enchaînement devient forcé. Et je m'enfarge dans la chaine que je me suis créée. Et qui m'alourdit. Les phrases deviennent lourdes pesantes me tirent vers le fond du fond et j'ai peine à respirer.
J'étouffe l'air est vicié par des métaphores forcées et des images boiteuses.
L'air se fait rare. Je respire à peine. Et j'ai la tête qui tourne et qui flotte et qui va exploser en un millier d'idées sous-développées.
4 mars 2012
A Video!
I came upon this, and thought I'd share. My performance of Bi at VerseFest2011.
Bon visionnement!
http://www.youtube.com/watch?v=AQxJ9bV9RTI
Bon visionnement!
http://www.youtube.com/watch?v=AQxJ9bV9RTI
2 mars 2012
Don't call me French
Don't call me French.
Ne me traite surtout pas d'anglaise.
I am both
Or neither
All at once.
Je suis une bâtarde métissée
Two-tongued.
Tongue-tied in more than one tongue.
Le langage m'est parfois difficile
et je trébuche
Twisting my tongue around words that have a strange taste
And trying to fit into one single definition.
Mais c'est impossible
Parce que je ne suis ni l'une
Ni l'autre.
Somewhere in between
On the edge of speech
Au bord d'un précipice langagier
Riddled with rules I'm not quite familiar with
Serti de pièges que je me force à éviter.
Don't sound too French.
Éviter les anglicismes.
Don't let them hear my hesitations.
Qu'ils ne me prennent pas pour une assimilée.
me fondre dans la masse majoritaire
sans y perdre mon âme
Caméléon aux couleurs fanées
fatiguée de ne jamais fitter
Trying so hard to fit into the wrong hole
Round peg?
Tête carrée?
Ne me traite surtout pas d'anglaise.
I am both
Or neither
All at once.
Je suis une bâtarde métissée
Two-tongued.
Tongue-tied in more than one tongue.
Le langage m'est parfois difficile
et je trébuche
Twisting my tongue around words that have a strange taste
And trying to fit into one single definition.
Mais c'est impossible
Parce que je ne suis ni l'une
Ni l'autre.
Somewhere in between
On the edge of speech
Au bord d'un précipice langagier
Riddled with rules I'm not quite familiar with
Serti de pièges que je me force à éviter.
Don't sound too French.
Éviter les anglicismes.
Don't let them hear my hesitations.
Qu'ils ne me prennent pas pour une assimilée.
me fondre dans la masse majoritaire
sans y perdre mon âme
Caméléon aux couleurs fanées
fatiguée de ne jamais fitter
Trying so hard to fit into the wrong hole
Round peg?
Tête carrée?
26 févr. 2012
Holes like scars
Tiens tiens... Yet another poem that I wrote a while ago, without publishing. Short and sweet, for your reading pleasure (I hope).
There are holes in my city
Big gaping holes
in my city's history
Like scars.
There are parts missing
in my city's history
And no one can remember
what used to be there.
There are holes in my city
Big gaping holes
in my city's history
Like scars.
There are parts missing
in my city's history
And no one can remember
what used to be there.
25 févr. 2012
A history of violence
Well, it's been a while. I've written a few beginnings of poems, but nothing I was particularly happy about. Not enough to post here, at least.
Here's a new one. It could use some work, but I like where it's going, and I figured it was time I posted a new poem!
My city has a history of violence
And my city was born out of fear
fear of invasion
of attacks
So they built a canal
hoping this would keep them safe.
But from the canal there grew a new town
A shanty town of rough Irishmen
A Lowertown of brothels and taverns
An Uppertown of merchants and Protestants
And in this little town of Colonel By's
the riots
the drinking
the fires
Made it the most dangerous little town in North America
Lock your doors
Don't speak out
The Shiners are coming
And they're angry
And they're drunk
And they're looking for a fight.
Here's a new one. It could use some work, but I like where it's going, and I figured it was time I posted a new poem!
My city has a history of violence
And my city was born out of fear
fear of invasion
of attacks
So they built a canal
hoping this would keep them safe.
But from the canal there grew a new town
A shanty town of rough Irishmen
A Lowertown of brothels and taverns
An Uppertown of merchants and Protestants
And in this little town of Colonel By's
the riots
the drinking
the fires
Made it the most dangerous little town in North America
Lock your doors
Don't speak out
The Shiners are coming
And they're angry
And they're drunk
And they're looking for a fight.
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