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Juste un instant
un moment dans la journée
pour s’arrêter
pour réfléchir
pour écrire
pour penser.
un moment dans la journée
pour s’arrêter
pour réfléchir
pour écrire
pour penser.
Juste un moment
pour me rendre compte
pour rendre mes comptes
à qui je suis
pour me rendre compte
pour rendre mes comptes
à qui je suis
Et le vent souffle des volutes de fumée
dans ma tête.
dans ma tête.
Mais rien n’est plus clair
Sinon que je ne dis rien
Que je ne partage pas
jamais
ou trop rarement.
jamais
ou trop rarement.
Des volutes de fumée qui nagent dans mon cerveau
embué.
embué.
Et pour un instant
je m’arrête
j’arrête le temps
j’arrête le vent
je laisse la fumée se poser.
je m’arrête
j’arrête le temps
j’arrête le vent
je laisse la fumée se poser.
Juste pour voir
ce qui pourrait arriver
ce qui pourrait arriver
J’arrête de penser
j’arrête d’arrêter les pensées qui me viennent
j’arrête d’arrêter les pensées qui me viennent
Qu’elles viennent, les pensées
Qu’ils approchent, les mots
Les maudits non-dits
Je les attends
Dans le silence
Et la fumée m’enveloppe
une couverture d’idées imprécises
de mots fugitifs
qui me libèrent
une couverture d’idées imprécises
de mots fugitifs
qui me libèrent
Parce que je ne sais pas quoi dire
comment le dire
comment le dire
Parce que souvent
trop souvent
je préfère me taire
plutôt que dire ce que je devrais te dire
trop souvent
je préfère me taire
plutôt que dire ce que je devrais te dire
Alors j’écris
pour moi
pour toi
pour quoi
qui
pour moi
pour toi
pour quoi
qui
La fumée se fait plus dense
et la danse des mots n’est plus aussi fluide
je me sens restreinte
et la danse des mots n’est plus aussi fluide
je me sens restreinte
par un poème qui ne veut pas être écrit
Des liens se resserrent
autour de mon cerveau
et sur mes lèvres
le sourire ne vient pas
et les mots luttent contre la douleur de dire
autour de mon cerveau
et sur mes lèvres
le sourire ne vient pas
et les mots luttent contre la douleur de dire
Je voudrais me relire
et ré-écrire
et redire
les mots-dits non-dits
et ré-écrire
et redire
les mots-dits non-dits
Je ne relis pas
ne redis pas
ne redis pas
Je laisse la fumée m’emporter
dans son masque de douceur
dans son cocon de noirceur
dans son masque de douceur
dans son cocon de noirceur
Je laisse la fumée
dire pour moi
ce qu’il faut ou pas
dire pour moi
ce qu’il faut ou pas
Je la laisse guider mes doigts
sur les touches
mes lèvres
sur ces mots qui coulent
difficilement
sur les touches
mes lèvres
sur ces mots qui coulent
difficilement
Comme des petits glaçons qui ne veulent pas se poser
Comme des échardes prises dans ma gorge
Et mes épaules me disent que c’est assez
Qu’il n’y a plus rien à dire et que tout a été dit
Mais les mots dits les non-dits
restent encore à dire
restent encore à dire
et à écrire
et à lire à être lus vus et entendus
et à lire à être lus vus et entendus
Les mots qui se cachent dans la fumée nauséabonde
Ça sent le fiel et la noirceur
ça sent l’amertume
ça sent comme une cave humide que la sècheresse aurait oubliée
ça sent l’amertume
ça sent comme une cave humide que la sècheresse aurait oubliée
Des métaphores pesantes flottent dans la fumée
et me forcent à sourire
qu’est-ce que ça veut dire?
et me forcent à sourire
qu’est-ce que ça veut dire?
La fumée m’enveloppe
et je l’observe
bien cachée à l’abri derrière le rideau de mes cheveux qui me protègent
et je l’observe
bien cachée à l’abri derrière le rideau de mes cheveux qui me protègent
Elle ne me verra peut-être pas
elle passera tout droit m’oubliera
elle passera tout droit m’oubliera
Et alors
je n’aurai plus à le dire
je pourrai passer sous silence tous les mots que je ne t’ai pas jamais dits.
je n’aurai plus à le dire
je pourrai passer sous silence tous les mots que je ne t’ai pas jamais dits.