13 oct. 2010

Une nuit de poésie

Hier soir, j'ai eu l'occasion d'assister à la soirée d'ouverture du Canadian Festival of Spoken Word
On m'avait demandé d'écrire une réaction pour Ottawatonite.com, et voici ce qui en est sorti :

Des mots
Des mots
  des rythmes
dansent dans ma tête
   sans atteindre mon âme.
Des mots
  des mots qui sonnent
faux
    parfois
parfois si vrais
  qu'ils volent
  trop rapides pour mes oreilles
parfois alourdis
  par le rythme
qui leur est imposé.
Des mots
  qui ne demandent qu'à être offerts
humblement
avec une terrible vérité
qui fracasse et qui crie
   plus fort que la voix.
Des mots
  parfois forcés
  parfois trop
      recherchés    étudiés
pour créer    un effet
        de foule qui s'émerveille
devant l'habileté du poète
  à jouer   avec   les mots.
Mais sous ces mots
   ces rythmes
il y a trop   de vide
  de ce vide qui ne se remplit pas
  de ce vide qui gronde et qui assomme. 

Somme toute, je suis peut-être de ces gens-là
qui assomment à coups de mots
  en trop. 

Somme toute
    mes mots sont les mêmes
et mes rythmes
ne servent qu'à les porter 
   un peu plus loin
dans l'espoir de dire
   quelque chose
qui veuille dire
   quelque chose.

Quelques mots
  de trop
    sonnent faux
Et emplissent l'air d'une clameur
de slammeurs
   qui se félicitent
à coups de tapes dans le dos
et de mots
   trop de mots.

Mais les mots
  s'enchaînent dans ma tête
et sous ma plume.
Les mots
refusent d'être tus
  et les mots
mes mots
   se bousculent
avant que ma tête ne se ferme
  et s'entête à me dire
    t'en fais trop. 

T'en fais pas
il y aura toujours ceux-là
  qui prendront la plume pour épée
et qui voudront s'insurger
et qui voudront vociférer
pour une liberté qu'eux   ont déjà
gagnée.

Mais il y aura toujours          aussi
  des voix qui s'élèveront
au-dessus de tout ça.
   Des voix
dont les mots
ne crouleront pas sous le poids
d'une indignation vociférée.
Et leurs mots
s'élèveront
sans le poids d'un rythme imposé
sans l'éclat d'un cri surmené.
   Leurs mots
se rendront à nos oreilles
tout simplement
sans subterfuge.

Ces voix, elles se sont incrustées dans mon âme.
Elles l'ont touchée.
Je ne les oublierai jamais.

Et je ne peux qu'espérer
que parfois
   ma voix
soit l'une de celles-là
  sans fierté        ni fausse modestie
tout simplement moi
   sans même chercher à me démarquer  
   sans même souhaiter l'originalité.

Que nos mots s'élèvent
et soulèvent 
notre âme.

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